2018 dans les idées (4/4)
Dernière fois que ce titre et son jeu de mot merdique apparaissent ! C'est ça aussi la magie de Noël.
tiny (oui, sans majuscule), est un petit bonhomme idiot et enthousiaste. Tall, lui, est un grand bonhomme blasé et désagréable. Ensemble ils vivent des aventures, comme tous les binômes clichés et attachants de l'univers (oui ça aussi j'ai vérifié, ça suffit maintenant), et ici nos deux larons sont forgerons au service des dieux nordiques et ont pour mission de forger Gleipnir, la chaine magique qui permettra de capturer Fenrir, un loup sur le point de déclencher l'apocalypse.
Alors ça parait très sérieux raconté comme ça, mais en réalité la principale force de Gleipnir vient justement de son humour. Les dialogues entre tiny et Tall sont hilarants et vraiment bien écrits, les remarques pleines de mauvaise volonté de Tall font souvent mouche, les animations sont remplies de détails rigolos et l'écriture dans son ensemble baigne dans un grand n'importe quoi et s'éloigne régulièrement de la mythologie nordique pour partir dans l'absurde.
Niveau gameplay on retrouve les habituels points forts et faibles inhérents au genre du point&click. On se retrouve parfois bloqué (surtout sur la fin) à tourner en rond dans tous les tableaux à ne plus savoir que faire de son équipement et de ses personnages et certains objets ou évènements sont bien planqués dans le décor. Néanmoins le jeu ne laisse pas trop longtemps le joueur poireauter et lui met à disposition pas mal d'indices, voire la solution complète s'il le souhaite, déclenchant systématiquement de nouvelles répliques désagréables et méprisantes de la part de Tall.
On tient ici un très joli point&click, à la difficulté et durée de vie raisonnables (5h environ pour le finir, et il se rejoue avec plaisir). Les énigmes sont globalement bien pensées, les décors, personnages et animations très réussis et l'écriture est un plaisir constant. S'ajoutent à tout cela une bande-son fort agréable, quelques secrets sympas planqués dans le décor et les dialogues, et les pages d'une bd tout aussi cool qui se débloquent au fil du jeu.
On y incarne un (ou une, le genre de notre personnage est décidé de façon aléatoire au début du jeu) agent d'assurance, envoyé(e) sur un bateau abandonné pour étudier l'étendue des dégâts et surtout, découvrir la cause de la mort et l'identité des 60 personnes qui se trouvaient à bord. On disposera de deux outils pour effectuer cette tache : un carnet contenant la liste et l'apparence de tous les membres d'équipage, ainsi qu'une boussole, dont le pouvoir permet de vivre les derniers instants d'un cadavre découvert. Le jeu s'articule autour des différentes scènes de décès, débloquées une par une, et qui permettront d'avoir à la fin une vue d'ensemble du tableau.
Mais tout d'abord : BON DIEU QUE C'EST BEAU. Pas dans le sens réaliste ou techniquement impressionnant, mais l'esthétique de ce jeu est à tomber, on se retrouve ici dans un jeu à la première personne monochrome, à la façon des vieux ordinateurs type Commodore 64. On pourrait croire qu'il s'agit d'un trip nostalgique stérile, mais il y a là une vraie démarche derrière ce choix artistique, dans laquelle se cache la volonté d'en montrer le moins possible à l'écran et dans les détails, de façon à laisser le joueur deviner et interpréter ce qu'il est en train de contempler. Et ça fonctionne parfaitement.
Je me suis enthousiasmé sur les graphismes, mais on y fait des trucs dans ce jeu aussi. Le début du jeu va surtout consister à débloquer toutes les scénettes et commencer à identifier certains personnages principaux, tout en comprenant un peu les différents arcs narratifs et enjeux qui se sont joués à bord du navire. Viendra ensuite le moment de déterminer pour chaque personnage (enfin, si on veut vraiment débloquer la bonne fin, on peut sinon quitter le navire à tout moment une fois la dernière scène visionnée), son identité, son rôle à bord de l'Obra Dinn et la cause de sa mort.
Une des nombreuses bonnes idées de gameplay réside dans le fait que le jeu ne valide les hypothèses que par lot de trois bonnes réponses, empêchant ainsi les joueurs de tenter la force brute en dernier recours. Et je meurs d'envie de donner des exemples de façons de résoudre les différentes énigmes, mais toutes sont brillantes et ce serait un crime de n'en spoiler rien qu'une seule. Sachez seulement que chaque détail et chaque dialogue compte et que l'intégralité du jeu est de très bonne facture.
L'ambiance à bord du navire est incroyable, grâce à son esthétique, déjà abordée plus haut, mais également à sa bande-son, également composée par Lucas Pope et dont les thèmes collent parfaitement à chaque scène, mais surtout grâce à ce soin apporté aux bruitages de craquements, cordages, vent, pluie, coups de feu et j'en passe, tous extrêmement crédibles, et aux dialogues, particulièrement bien écrits et interprétés. Chaque aspect d'Obra Dinn semble avoir été réfléchi et exécuté avec la plus grande attention et la maitrise parfaite de son histoire, son ambiance et ses mécaniques se ressentent à chaque instant de l'aventure.
Return of the Obra Dinn est un cas d'école, un jeu rare, magnifique, prenant et intelligent. Il n'aura que peu de rejouabilité une fois la quinzaine d'heures passée et les 60 destins de l'équipage découverts, mais c'est bien le seul reproche que je pourrai lui adresser.
Et je vais arrêter là. J'ai failli parler du chouette Guacamelee 2, malheureusement déjà trop ringard et trop peu innovant par rapport au premier.
J'ai également pensé au fantastique Spider-Man d'Insomniac Games, visuellement superbe et d'une fluidité ahurissante, mais parler de jeux AAA ça m'emmerde en fait, la com' sur ce jeu a été démentielle, tous les joueurs et même non-joueurs en ont entendu parler, y a même de la pub pour lui au cinéma, y a littéralement plus rien à en dire. Mais il est très très cool.
Enfin, il serait bon de jeter un oeil sur le très prometteur Hades de Supergiant Games, sorti en accès anticipé fin décembre et déjà très sympa à jouer, malgré un contenu un peu léger. Mais j'aurai tout le temps de m'enthousiasmer à son sujet en 2019 !
Je ne sais pas trop ce qui va arriver à ce site maintenant que j'en ai fini avec cette rétrospective de 2018. Peut-être qu'il va hiberner jusqu'à l'année prochaine pour le bilan de 2019 (ou pour toujours), ou peut-être bien que je vais reposter dessus tout au long de l'année, on verra !
En attendant, ça m'a bien plu d'écrire tout ça, et j'espère que ça a été plaisant (ou au moins intéressant) à lire aussi. Et merci aux gens qui ont suivi ça !
tiny&Tall : Gleipnir
Sortie : 04 Septembre 2018 / Développeur : tT Studio / Prix : 15€
Pins, le créateur de tiny&Tall, c'est ce type agaçant à force d'être doué et polyvalent, qui fait des bds drôles et jolies, les diffuse gratuitement, puis passe trois ans à développer un jeu très cool pour le vendre seulement quinze balles. Donnez des sous à ce mec nom de nom. Oui non parce qu'en plus il compose la musique hein.tiny (oui, sans majuscule), est un petit bonhomme idiot et enthousiaste. Tall, lui, est un grand bonhomme blasé et désagréable. Ensemble ils vivent des aventures, comme tous les binômes clichés et attachants de l'univers (oui ça aussi j'ai vérifié, ça suffit maintenant), et ici nos deux larons sont forgerons au service des dieux nordiques et ont pour mission de forger Gleipnir, la chaine magique qui permettra de capturer Fenrir, un loup sur le point de déclencher l'apocalypse.
Alors ça parait très sérieux raconté comme ça, mais en réalité la principale force de Gleipnir vient justement de son humour. Les dialogues entre tiny et Tall sont hilarants et vraiment bien écrits, les remarques pleines de mauvaise volonté de Tall font souvent mouche, les animations sont remplies de détails rigolos et l'écriture dans son ensemble baigne dans un grand n'importe quoi et s'éloigne régulièrement de la mythologie nordique pour partir dans l'absurde.
Niveau gameplay on retrouve les habituels points forts et faibles inhérents au genre du point&click. On se retrouve parfois bloqué (surtout sur la fin) à tourner en rond dans tous les tableaux à ne plus savoir que faire de son équipement et de ses personnages et certains objets ou évènements sont bien planqués dans le décor. Néanmoins le jeu ne laisse pas trop longtemps le joueur poireauter et lui met à disposition pas mal d'indices, voire la solution complète s'il le souhaite, déclenchant systématiquement de nouvelles répliques désagréables et méprisantes de la part de Tall.
On tient ici un très joli point&click, à la difficulté et durée de vie raisonnables (5h environ pour le finir, et il se rejoue avec plaisir). Les énigmes sont globalement bien pensées, les décors, personnages et animations très réussis et l'écriture est un plaisir constant. S'ajoutent à tout cela une bande-son fort agréable, quelques secrets sympas planqués dans le décor et les dialogues, et les pages d'une bd tout aussi cool qui se débloquent au fil du jeu.
Return of the Obra Dinn
Sortie : 18 Octobre / Développeur : Lucas Pope / Prix : 17€
Comme Celeste, Return of the Obra Dinn est un de ces jeux qui m'empêchent complétement de garder mon calme. Peut-être même que j'aurais employé une ou deux fois le mot chef d'oeuvre en en parlant. Parce que putain, oui, Return of the Obra Dinn est un jeu exceptionnel et je sens déjà tous les esprits de contradiction s'en aller mais s'il vous plait restez un peu, de toutes façons mes articles sont si courts que ça vous prendra pas plus de deux minutes.On y incarne un (ou une, le genre de notre personnage est décidé de façon aléatoire au début du jeu) agent d'assurance, envoyé(e) sur un bateau abandonné pour étudier l'étendue des dégâts et surtout, découvrir la cause de la mort et l'identité des 60 personnes qui se trouvaient à bord. On disposera de deux outils pour effectuer cette tache : un carnet contenant la liste et l'apparence de tous les membres d'équipage, ainsi qu'une boussole, dont le pouvoir permet de vivre les derniers instants d'un cadavre découvert. Le jeu s'articule autour des différentes scènes de décès, débloquées une par une, et qui permettront d'avoir à la fin une vue d'ensemble du tableau.
Mais tout d'abord : BON DIEU QUE C'EST BEAU. Pas dans le sens réaliste ou techniquement impressionnant, mais l'esthétique de ce jeu est à tomber, on se retrouve ici dans un jeu à la première personne monochrome, à la façon des vieux ordinateurs type Commodore 64. On pourrait croire qu'il s'agit d'un trip nostalgique stérile, mais il y a là une vraie démarche derrière ce choix artistique, dans laquelle se cache la volonté d'en montrer le moins possible à l'écran et dans les détails, de façon à laisser le joueur deviner et interpréter ce qu'il est en train de contempler. Et ça fonctionne parfaitement.
Je me suis enthousiasmé sur les graphismes, mais on y fait des trucs dans ce jeu aussi. Le début du jeu va surtout consister à débloquer toutes les scénettes et commencer à identifier certains personnages principaux, tout en comprenant un peu les différents arcs narratifs et enjeux qui se sont joués à bord du navire. Viendra ensuite le moment de déterminer pour chaque personnage (enfin, si on veut vraiment débloquer la bonne fin, on peut sinon quitter le navire à tout moment une fois la dernière scène visionnée), son identité, son rôle à bord de l'Obra Dinn et la cause de sa mort.
Une des nombreuses bonnes idées de gameplay réside dans le fait que le jeu ne valide les hypothèses que par lot de trois bonnes réponses, empêchant ainsi les joueurs de tenter la force brute en dernier recours. Et je meurs d'envie de donner des exemples de façons de résoudre les différentes énigmes, mais toutes sont brillantes et ce serait un crime de n'en spoiler rien qu'une seule. Sachez seulement que chaque détail et chaque dialogue compte et que l'intégralité du jeu est de très bonne facture.
L'ambiance à bord du navire est incroyable, grâce à son esthétique, déjà abordée plus haut, mais également à sa bande-son, également composée par Lucas Pope et dont les thèmes collent parfaitement à chaque scène, mais surtout grâce à ce soin apporté aux bruitages de craquements, cordages, vent, pluie, coups de feu et j'en passe, tous extrêmement crédibles, et aux dialogues, particulièrement bien écrits et interprétés. Chaque aspect d'Obra Dinn semble avoir été réfléchi et exécuté avec la plus grande attention et la maitrise parfaite de son histoire, son ambiance et ses mécaniques se ressentent à chaque instant de l'aventure.
Return of the Obra Dinn est un cas d'école, un jeu rare, magnifique, prenant et intelligent. Il n'aura que peu de rejouabilité une fois la quinzaine d'heures passée et les 60 destins de l'équipage découverts, mais c'est bien le seul reproche que je pourrai lui adresser.
Et je vais arrêter là. J'ai failli parler du chouette Guacamelee 2, malheureusement déjà trop ringard et trop peu innovant par rapport au premier.
J'ai également pensé au fantastique Spider-Man d'Insomniac Games, visuellement superbe et d'une fluidité ahurissante, mais parler de jeux AAA ça m'emmerde en fait, la com' sur ce jeu a été démentielle, tous les joueurs et même non-joueurs en ont entendu parler, y a même de la pub pour lui au cinéma, y a littéralement plus rien à en dire. Mais il est très très cool.
Enfin, il serait bon de jeter un oeil sur le très prometteur Hades de Supergiant Games, sorti en accès anticipé fin décembre et déjà très sympa à jouer, malgré un contenu un peu léger. Mais j'aurai tout le temps de m'enthousiasmer à son sujet en 2019 !
Je ne sais pas trop ce qui va arriver à ce site maintenant que j'en ai fini avec cette rétrospective de 2018. Peut-être qu'il va hiberner jusqu'à l'année prochaine pour le bilan de 2019 (ou pour toujours), ou peut-être bien que je vais reposter dessus tout au long de l'année, on verra !
En attendant, ça m'a bien plu d'écrire tout ça, et j'espère que ça a été plaisant (ou au moins intéressant) à lire aussi. Et merci aux gens qui ont suivi ça !
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