Carpe et dilemme

Il semble que ce blog va continuer de vivoter, puisque je dépense mon argent n'importe comment et que j'achète des jeux indés au pif et qu'après j'ai envie d'en parler. Cette semaine j'ai donc pris Feudal Alloy, du studio tchèque Attu Games et euh. Ben vous allez voir.

Feudal Alloy

Sortie : 17 janvier 2019 / Développeur : Attu Games / Prix : 15€

"Attu était un simple fermier", nous explique la voix off dans la scène d'intro. Il travaille aux champs, s'occupe des vieux de son village et tout va bien, jusqu'au jour où des bandits arrivent et volent tout son matériel. Attu prend donc son épée et part à leur recherche. Ce que la narratrice a oublié de préciser, c'est que Attu et tous ses congénères sont des poissons qui contrôlent des robots humanoïdes dans un univers médiéval. Parce que pourquoi pas, et on en saura jamais plus, puisque cette cinématique d'introduction sera la seule scène d'explication du jeu. Tu es un poisson-robot-chevalier et c'est tout. Maintenant, fonce champion.

Bon, d'accord, mais alors on fait quoi avec notre poisson. Hé bien Feudal Alloy se trouve être un metroidvania tout droit sorti des années 2010 et n'aurait pas dénoté avec les jeux flash de Kongregate ou Armor Games. On se retrouve dans un décor en 2D entièrement dessiné à la main (c'est très joli et fluide), à faire les trucs habituels du genre : à savoir explorer, taper des ennemis, acquérir de nouveaux objets qui permettront d'explorer plus et taper plus fort. En traçant, on débloque toutes les zones en une petite dizaine d'heures, mais les complétionnistes en auront pour bien 6 ou 7 heures de plus pour fouiller l'intégralité de la carte et trouver toutes les salles secrètes, objets cachés et coffres. C'est quand même pas mal grand, il faut l'admettre.

Feudal Alloy a beau être très classique et franchement daté, autant sur ses mécanismes que sa structure, il apporte tout de même quelques bonnes idées qui l'empêchent d'être totalement banal. Il y a par exemple cette jauge de surchauffe, qui fait bouillir l'eau dans le bocal d'Attu quand la température devient trop élevée et qui l'empêche d'attaquer tant que celle-ci n'est pas redescendue. Cette jauge augmente quand on attaque, mais également quand on utilise la plupart des coups spéciaux, comme le dash ou la parade. On se retrouve à compter ses coups et mouvements et adapter son rythme de combat selon les ennemis, pour enchaîner attaques et temps de refroidissement, compliquant sérieusement des combats qui auraient pu être dramatiquement simplistes autrement. Il y a également ces salles surchauffées, qui bloquent immédiatement la jauge d'Attu au maximum dès qu'il en passe le seuil. La plupart des idées sont cependant purement visuelles, comme ces améliorations présentées sous forme de puces électroniques à brancher sur un circuit imprimé, ou l'expérience gagnée qui se trouve être des morceaux de ferraille glanés sur les cadavres des ennemis. 

Malheureusement, le jeu souffre également de quelques problèmes de conception, comme ces points de sauvegarde placés parfois un peu n'importe comment, quelques phases de plateforme ou combat absurdement difficiles ou injustes et des explications pas toujours hyper claires. J'ai mis au moins 3h avant de comprendre que, si, je pouvais vaincre ce type d'ennemi avec ce pouvoir, j'étais juste pas au courant. En parlant des ennemis, on se retrouve face à un bestiaire assez peu fourni (une petite dizaine de robots différents), mais qui gagnent en pouvoirs et patterns au fil du jeu et des zones. Hormis quelques passages franchement très crispants, le jeu se parcourt tout de même de façon agréable et la progression reste fluide. Malgré la taille de la carte et sa multitude d'objets, zones et clés cachés, on se perd assez peu et tourne jamais en rond trop longtemps avant de trouver la suite de l'aventure, en grande partie grâce à un level design bien foutu et des zones facilement différenciables (malgré encore une fois, un sérieux manque de variété dans l'esthétique).



Difficile de dire si Feudal Alloy est déjà ringard dès la semaine de sa sortie ou s'il s'agit d'un trip nostalgique  volontaire. Dans tous les cas, j'ai bien apprécié traverser ces niveaux remplis de passages secrets, récolter armes, bouteilles d'huile, et circuits imprimés et dégommer l'équivalent de la population de l'océan Atlantique à grands coups d'épée sur fond de musique médiévale. Pour peu qu'on aime la plateforme en 2D et l'exploration, Feudal Alloy a moyen de faire passer un bon moment le temps d'un week-end ou deux.

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