2018 dans les idées (2/4)
HAHA ! Quelques heures après la sortie de la première partie, Celeste a reçu le prix du meilleur jeu indé aux Games Awards 2018. Vous l'avez lu ici en premier, souvenez-vous en.
Bref, maintenant parlons de jeux qui n'ont pas tous reçu de prix aux Games Awards, mais qui sont biens quand même.
Ignorance is strenght est la suite d'Orwell : Keeping an eye on you, sorti en 2016. Inutile d'y avoir joué pour se lancer dans sa suite, mais il vaut le coup d’œil et les deux sont vendus en pack pour une somme raisonnable, alors pourquoi se priver. Dans les deux jeux, on incarne un employé de bureau travaillant pour un gouvernement totalitaire et équipé d'un logiciel de surveillance : Orwell.
Le but de la partie sera de surveiller un opposant politique, en fouinant de plus en plus profondément dans ses données personnelles et celles de ses proches, afin de les utiliser contre eux. Concrètement, on se retrouve face à un navigateur permettant de consulter blogs, réseaux sociaux, articles de presse et dossiers confidentiels et décider de transmettre ou non à sa hiérarchie les informations dénichées.
Car oui, tout est question de choix dans Orwell. Donner volontairement une info erronée à ses supérieurs pour protéger les personnes qu'on observe, garder de son côté des infos sensibles, ou au contraire, porter le coup de grâce à l'opposant du système en envoyant directement à la police sa localisation ou son point faible, toutes ces décisions vous seront possibles et auront évidemment des répercussions sur la suite de l'histoire et ses multiples fins.
L'histoire est découpée en trois chapitres, tous fractionnés en différents objectifs que vous serez plus ou moins libres d'atteindre de la manière de votre choix, et si le générique de fin se présente assez rapidement (5h sur ma première partie), on repart sans aucun problème au début de l'aventure pour tester d'autres choix et possibilités.
Pas franchement subtil dans son propos et sa réflexion, Orwell reste un jeu narratif prenant et bien fichu, où il est vite fait de se prendre au jeu et de s'impliquer dans sa nouvelle vie d'espion au service de Big Brother.
La Terre a été détruite par des aliens insectoïdes géants et on va tenter de la sauver en envoyant dans le passé une escouade de trois méchas. C'est clair et concis. Chaque partie sera donc une timeline parallèle à celle ayant entrainé la fin de notre monde. On commence avec l'escouade de base : trois gros robots ; un qui donne des coups de poings aux aliens, un qui tire des missiles en ligne droite et un qui tire des obus en cloche. On dirait le début d'une blague naze. La partie est découpée en plusieurs îles, elles-mêmes découpées en plusieurs zones, chaque zone représentant une mission, avec ses objectifs principaux et secondaires.
Au début de chaque mission, on place son escouade sur la carte quadrillée et on jongle entre les différents objectifs, la protection des civils et les aliens qui arrivent progressivement sur la carte, le tout en un nombre de tours et déplacements limités. On se met très rapidement à élaborer des stratégies poussées pour réussir un maximum d'objectifs et perdre le moins de points et d'unités possibles et sans crier gare, Into the breach se change sous nos yeux ébahis en un redoutable puzzle game, où le calcul de chaque déplacement et la compréhension de tous les mécanismes deviennent indispensables.
Les premières parties s'enchainent, on approche puis atteint la scène finale en se disant que c'est franchement très sympa tout ça, mais que ça risque de vite devenir lassant non ? Sauf que c'est à ce moment qu'Into the breach révèle tout son potentiel et montre à quel point il est brillant. Chaque trophée/succès débloqué dans le jeu permet d'obtenir des pièces, pièces qui donnent la possibilité d'acheter de nouvelles escouades. Et la magie opère. Chaque nouvelle escouade change radicalement la façon d'élaborer ses stratégies, et les succès liés à chacune d'entre elle laissent souvent entrevoir plusieurs façons de jouer une seule équipe.
Into the breach n'a pas fière allure, avec ses petits robots pixelisés et son scénario simplet, mais c'est une mine de contenu et d'idées géniales, un jeu généreux, addictif et intelligent, supporté par la fantastique bande son de Ben Prunty. Le temps de m'amuser un peu avec les 8 escouades et les trois modes de difficulté, 40h s'étaient déjà écoulées et je ne me suis pas arrêté là.
Exit l'esthétique sobre et un peu terne, ici on a des cupcakes de toutes les couleurs, des guerriers chevauchant des girafes volantes, des licornes qui tirent des arc-en-ciels explosifs, des armes et personnages de toutes tailles et couleurs sans la moindre cohérence ou bon goût. Adieu également le scénario expliqué en une ligne, Pit People nous régale d'un très grand nombre d'heures de dialogues particulièrement absurdes et stupides et multiplie les cinématiques hilarantes et les quêtes annexes insensées. Deux salles, deux ambiances.
On joue Horatio, un fermier neuneu vivant dans une ferme avec son fils, sur une Terre ravagée par une collision avec un ours géant de l'espace. Très vite, le fiston est kidnappé, la ferme brûlée et Horatio part à sa recherche. Au fil des quêtes, Horatio pourra recruter de plus en plus de personnages, de façon à monter une équipe pouvant aller jusqu'à 6 combattants, dans l'optique d'aller joyeusement se mettre sur la tronche avec des bots ou d'autres joueurs dans des combats au tour par tour.
Et c'est là que se trouve malheureusement la dernière différence avec Into the breach. Là où chaque déplacement et attaque se devait d'être parfaitement planifiée dans notre Pacific Rim pixelisé, il est très compliqué d'élaborer la moindre tactique dans Pit People. La faute à des personnages qui attaquent aléatoirement tout ennemi à leur portée, indifféremment de leur niveau, forces et faiblesses ou PV restants. Et le résultat peut se révéler vite rageant, quand la défaite n'est due qu'à un manque de bol et une réticence de ses propres personnages à faire des choix logiques.
Pit People reste néanmoins un jeu très plaisant à parcourir, bourré de contenu, d'idées et de dialogues hilarants (interprétés par le merveilleux Will Stamper) et régulièrement mis à jour. Inutile d'espérer de longues batailles stratégiques et épiques, Pit People ne vous l'apportera pas. Mais pour ce qui est de passer de longues heures (plus de 90 pour ma part) dans un monde idiot, drôle et coloré, on tient ici une valeur sûre.
Bref, maintenant parlons de jeux qui n'ont pas tous reçu de prix aux Games Awards, mais qui sont biens quand même.
Orwell : Ignorance is strenght
Sortie : 22 février 2018 / Développeur : Asmotic Studios / Prix : 10€
Quand j'ai parlé d'Orwell à ma copine en lui précisant que le titre faisait référence à George Orwell et 1984, elle m'a répondu "BEN OUI J'AVAIS DEVINÉ", parce que nos communications sont reposantes et que le titre d'Asmotic Studio ne fait aucun effort pour cacher ses influences.Ignorance is strenght est la suite d'Orwell : Keeping an eye on you, sorti en 2016. Inutile d'y avoir joué pour se lancer dans sa suite, mais il vaut le coup d’œil et les deux sont vendus en pack pour une somme raisonnable, alors pourquoi se priver. Dans les deux jeux, on incarne un employé de bureau travaillant pour un gouvernement totalitaire et équipé d'un logiciel de surveillance : Orwell.
Le but de la partie sera de surveiller un opposant politique, en fouinant de plus en plus profondément dans ses données personnelles et celles de ses proches, afin de les utiliser contre eux. Concrètement, on se retrouve face à un navigateur permettant de consulter blogs, réseaux sociaux, articles de presse et dossiers confidentiels et décider de transmettre ou non à sa hiérarchie les informations dénichées.
Car oui, tout est question de choix dans Orwell. Donner volontairement une info erronée à ses supérieurs pour protéger les personnes qu'on observe, garder de son côté des infos sensibles, ou au contraire, porter le coup de grâce à l'opposant du système en envoyant directement à la police sa localisation ou son point faible, toutes ces décisions vous seront possibles et auront évidemment des répercussions sur la suite de l'histoire et ses multiples fins.
L'histoire est découpée en trois chapitres, tous fractionnés en différents objectifs que vous serez plus ou moins libres d'atteindre de la manière de votre choix, et si le générique de fin se présente assez rapidement (5h sur ma première partie), on repart sans aucun problème au début de l'aventure pour tester d'autres choix et possibilités.
Pas franchement subtil dans son propos et sa réflexion, Orwell reste un jeu narratif prenant et bien fichu, où il est vite fait de se prendre au jeu et de s'impliquer dans sa nouvelle vie d'espion au service de Big Brother.
Into the breach
Sortie : 27 février 2018 / Développeur : Subset Games / Prix : 15€
Une seule phrase a suffi pour me convaincre de jouer à Into the breach. C'est "Pacific Rim : Le jeu", par les créateurs de FTL. Ok, vendu, plein pot, la semaine de sa sortie.La Terre a été détruite par des aliens insectoïdes géants et on va tenter de la sauver en envoyant dans le passé une escouade de trois méchas. C'est clair et concis. Chaque partie sera donc une timeline parallèle à celle ayant entrainé la fin de notre monde. On commence avec l'escouade de base : trois gros robots ; un qui donne des coups de poings aux aliens, un qui tire des missiles en ligne droite et un qui tire des obus en cloche. On dirait le début d'une blague naze. La partie est découpée en plusieurs îles, elles-mêmes découpées en plusieurs zones, chaque zone représentant une mission, avec ses objectifs principaux et secondaires.
Au début de chaque mission, on place son escouade sur la carte quadrillée et on jongle entre les différents objectifs, la protection des civils et les aliens qui arrivent progressivement sur la carte, le tout en un nombre de tours et déplacements limités. On se met très rapidement à élaborer des stratégies poussées pour réussir un maximum d'objectifs et perdre le moins de points et d'unités possibles et sans crier gare, Into the breach se change sous nos yeux ébahis en un redoutable puzzle game, où le calcul de chaque déplacement et la compréhension de tous les mécanismes deviennent indispensables.
Les premières parties s'enchainent, on approche puis atteint la scène finale en se disant que c'est franchement très sympa tout ça, mais que ça risque de vite devenir lassant non ? Sauf que c'est à ce moment qu'Into the breach révèle tout son potentiel et montre à quel point il est brillant. Chaque trophée/succès débloqué dans le jeu permet d'obtenir des pièces, pièces qui donnent la possibilité d'acheter de nouvelles escouades. Et la magie opère. Chaque nouvelle escouade change radicalement la façon d'élaborer ses stratégies, et les succès liés à chacune d'entre elle laissent souvent entrevoir plusieurs façons de jouer une seule équipe.
Into the breach n'a pas fière allure, avec ses petits robots pixelisés et son scénario simplet, mais c'est une mine de contenu et d'idées géniales, un jeu généreux, addictif et intelligent, supporté par la fantastique bande son de Ben Prunty. Le temps de m'amuser un peu avec les 8 escouades et les trois modes de difficulté, 40h s'étaient déjà écoulées et je ne me suis pas arrêté là.
Pit People
Sortie : 2 mars 2018 / Développeur : The Behemoth / Prix : 20€
Pit People est, comme Into the breach, un jeu de stratégie et de combat au tour par tour. Mais en faisant tout l'inverse : Pit People est clairement l'anti-Into the breach.Exit l'esthétique sobre et un peu terne, ici on a des cupcakes de toutes les couleurs, des guerriers chevauchant des girafes volantes, des licornes qui tirent des arc-en-ciels explosifs, des armes et personnages de toutes tailles et couleurs sans la moindre cohérence ou bon goût. Adieu également le scénario expliqué en une ligne, Pit People nous régale d'un très grand nombre d'heures de dialogues particulièrement absurdes et stupides et multiplie les cinématiques hilarantes et les quêtes annexes insensées. Deux salles, deux ambiances.
On joue Horatio, un fermier neuneu vivant dans une ferme avec son fils, sur une Terre ravagée par une collision avec un ours géant de l'espace. Très vite, le fiston est kidnappé, la ferme brûlée et Horatio part à sa recherche. Au fil des quêtes, Horatio pourra recruter de plus en plus de personnages, de façon à monter une équipe pouvant aller jusqu'à 6 combattants, dans l'optique d'aller joyeusement se mettre sur la tronche avec des bots ou d'autres joueurs dans des combats au tour par tour.
Et c'est là que se trouve malheureusement la dernière différence avec Into the breach. Là où chaque déplacement et attaque se devait d'être parfaitement planifiée dans notre Pacific Rim pixelisé, il est très compliqué d'élaborer la moindre tactique dans Pit People. La faute à des personnages qui attaquent aléatoirement tout ennemi à leur portée, indifféremment de leur niveau, forces et faiblesses ou PV restants. Et le résultat peut se révéler vite rageant, quand la défaite n'est due qu'à un manque de bol et une réticence de ses propres personnages à faire des choix logiques.
Pit People reste néanmoins un jeu très plaisant à parcourir, bourré de contenu, d'idées et de dialogues hilarants (interprétés par le merveilleux Will Stamper) et régulièrement mis à jour. Inutile d'espérer de longues batailles stratégiques et épiques, Pit People ne vous l'apportera pas. Mais pour ce qui est de passer de longues heures (plus de 90 pour ma part) dans un monde idiot, drôle et coloré, on tient ici une valeur sûre.
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